Josephine Adler • Zoey Deutch

« Un dernier shot et on y va, j'ai pas envie de rester pour la fin de soirée, y'aura que des couples et j'veux pas que leurs cris d'animaux en rut me rappelle à quel point c'est nul le célibat. » Marley illustra son geste en prenant une grande rasade de vodka avant de tendre la bouteille à Josephine qui l'imita. La soirée était parfaite, avait été parfaite. L'alcool avait coulé à flots et et presque personne encore ne pouvait prétendre à une quelquonque sobriété.  « Je veux conduire la poooorsh. Hein Marly t'as conduit à l'allée, j'veux conduire au retouuuur. » Marley éclata de rire et éclata balança les clés de et sa luxueuse voiture à sa meilleure amie, qui les rattrapa tant bien que mal. « Dans vingt minutes, on est chez moi, mon père n'y verra rien Marly, tu peux me croire ! » Les deux jeunes femmes s'assirent après avoir hurlé quelques adieux sans réelles convictions. Tous se reverraient demain de toute façon. Josephine mit le contact et sortit en trombe de l'immense villa suédoise. « Marley et Josephine les championnes du monde de courses de voitures ! » La blonde et la brune. Jamais l'une sortit ans l'autre. Indissosiables. La route était peu fréquentée mais l'alcool et la fatigue rendaient Jo' somnolente, floutaient sa vision, comme perpétuellement éclairée par des phares.

Elles ne virent pas l'autre voiture.

Elles n'entendirent pas le choc du par brise éclatant en mille morceaux, l'autre véhicule éjecté sur le bas côté. Elles n'entendirent pas les roues se détacher et fuir au milieu de la route.

Elle n'entendit pas le cou de Marley se briser comme une feuille morte. Elle n'entendit pas les secours arriver plus tard, prenant sa respiration. Soupirer de soulagement parce qu'elle était vivante. Elle. Elle n'entendit pas l'hélicoptère se poser à l'hôpital, ni le bruit des machines essayant tant bien que mal de la maintenir dans l'état critique dans lequel elle se trouvait. Elle n'entendit pas sa mère hurler à la mort, et les parents de Marley pleurer la mort de leur fille. Elle n'entendit plus.

C'était une bonne soirée pourtant, Josephine. Ça avait été une bonne soirée.

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« Bip. Bip. Bip. » C'est comme des coups de haches qui achèvent une condamnée déjà morte. La chambre blanche n'a aucun repère ou s'accrocher, le visage triste du médecin peut être. Prise se vertiges, Josephine ferme les yeux. Encore. « Mademoiselle Adler, j'ai besoin de vous parler, vous pouvez ouvrir les yeux ? » La jeune femme ouvrit ses paupières, ses iris bruns vrillants sur le masque trempé de larmes de sa mère. « Josie... Oh ma Josephine... » Arrête. Arrête de te lamenter s'il te plaît. « Vous venez de subir une très lourde intervention chirurgicale. Il est normal que vous vous sentiez particulièrement perdue et engourdie. » Engourdie c'est le mot, elle ne sent même plus ses jambes Josephine. Une lueur de panique passe dans ses prunelles fauves, qui n'échappe pas au chirurgien. « Mademoiselle, vous... votre accident a causé des séquelles probablement irréversibles à votre corps. Vous êtes paralysée Josephine, jusqu'à la onzième vertèbre. Vous êtes paraplégique. Je suis sincèrement désolé. » Elle voudrait parler. Elle voudrait mais il n'y arrive pas, les mots restent bloqués dans sa gorge, indigne refus de la réalité. Elle ne marchera plus, meurtrière punie de sa meilleure amie. Dix huit ans, game over. On te l'a dit Josephine, la fête est finie. Désolée Josephine. Ton bel avenir n'est plus que ruines.

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« Je veux aller à Columbia. » Les roues de son fauteuil crissent sur le parquet, musique agressive après celle, si belle du piano qu'elle vient de travailler. « Ne dis pas de bêtises Jo'.... » Sa mère ne lui prête pas attention, continue de préparer la dialyse de sa fille unique. Et vivante dieu merci. Elle releva la tête « Tu es sérieuse. » Ce n'est même pas une question ou une exclamation. Le visage de Josephine est trop borné, trop droit. « Tu veux aller à Columbia mais pourquoi Josie ? La Suède à d'excellentes fac' et puis ça va être compliquer pour toi, les us... Honey, c'est radicalement différent d'ici. » Y'a toujours, et il y aura sûrement toujours ce silence à propos du fateuil, ce handicap qui semble tout empêcher... « Pour la musique maman, je veux y aller pour la musique. J'ai perdu mon aura ici, on veut plus de moi dans les orchestres suédois. Tu le sais. Là bas, avec un diplôme, j'aurai ma chance, nouveau continent, nouveau départ ou une connerie du genre. C'est toi qui voulait que je réussisse à tourner la page non ? » Réussir à oublier l'accident, le vide, la douleur et les rumeurs. Elle promet rien Josephine, mais elle rêve un peu, c'est déjà ça.

Au final, maman a dit oui. Papa aussi.

Au final, l'avion a décollé, au final elle est arrivé à New York. C'était le rêve de Marley, New York. Au final, elle a été acceptée à Columbia. Au final elle a relevé la tête, collée à sa chaise, sa porh à elle qui lui rappelle tout l'aies jours un peu plus que l'enfer a un goût de vodka.

Oh Josephine, la fête recommence...